Melodie en attente

A Arras, il suffit de traverser   la majestueuse Place Victor Hugo pour se trouver au Jardin du Gouverneur. Là, toutes sortes d’arbres vous accueillent, mais il ne faut pas que je m’y attarde, sinon je m’y perds et je n’ai plus assez de force pour atteindre l’étang, derrière le cimetière militaire et le mur des Fédérés. Or l’étang présente le reflet des peupliers dans l’eau, et m’envoie des ondes multiples qui rechargent mes batteries un peu faibles en ce moment, c’est là que je veux goûter aux plaisirs de la vie, et à l’attente de l’automne. Je n’y vais jamais sans ma petite boite en carton remplie de petits carrés d’aquarelle.

Là, je rêve de sensations perdues de la marche sans but, mais que l’on peut retrouver par l’évocation des années passées .

Il fait maintenant bien jour. Le vert de l’espérance se plonge dans les reflets de l’étang. L’automne véritable arrivera en son temps, les troncs d’arbres s’étirent, alanguis par le soleil de fin d’été, les mésanges et les sarcelles pactisent avec les nymphes, les colverts, ces merveilleux canards de collection vont se nourrir de plancton à la source. Les algues brunes s’étirent doucement tout au fond de l’eau. Il est midi et rien ne bouge.

Nous irons vers l’automne le cœur léger, car l’école est finie, et les porte-plume dorment au fond des plumiers maintenant inusités dans les greniers de la ville.

L’étang se pare de ses plus belles teintes pour cette épreuve initiatique, bientôt il sera couvert de feuilles dorées qu’il va falloir ramasser, et peindre pour ne pas les oublier.

Ensuite viendra l’hiver, et là, la nuit sera longue, les arbres seront mieux dessinés, chacun aura sa forme propre, et l’étang sera recouvert par le gel.

Mais nous n’en sommes qu’aux préliminaires. Viendra la caresse des jours, qui nous enveloppera de son manteau de neige et la tête blottie dans mon écharpe, les vertèbres bien calées dans ma ceinture épaisse, j’attendrai l’alternance de l’été bienvenu en regardant nos chers arbres en mutation perpétuelle.

Pour l’enfant des villes que je suis, il a toujours fallu soulever la pierre magnifique pour retrouver les ors de l’automne, et derrière les décors de la cité , je bois l’eau si pure de la nature, simplement belle d’être là ou on ne l’attend pas, comme par miracle……

Ciel immense, vaste plaine, fontaines de pierre, regards limpides, fêtes silencieuses, mélodies inachevées, Merci, vraiment, merci de votre visite !

A toi, femme créatrice, poursuis ton œuvre !

Pour que vive l’extase, ô bucolique moment !

Commentaires

22.06.2012 08:19

jean marie (époux de Line)

Bonjour Joelle

tu es une artiste doublée d'une poétesse j'aime beaucoup j'ai du travail ce jour mais je reviendrai consulter tes pages. B:. F:.

Derniers commentaires

31.12 | 16:15

Merci à toi! Bonne année !

gmail

31.12 | 15:50

31 Décembre 2921 16h
Merci pour les textes et les oeuvres aussi diverses que variées.
Un plaisir renouvelé chaque année.
A l'année prochaine dans 8h !!
🦔

10.01 | 23:26

Des écritures émouvantes, des toiles qui invitent aux voyages, la tendresse du mot et du trait sans cesse renouvelé.
Il y a toujours a découvrir.
Merci.

21.03 | 11:49

Heureuse de découvrir votre site. Il me plaît.
Hilda Damman

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